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A quoi bon ?


Accéder à nos vérités.


Puisque nous sommes pétris de paradoxes, de joies et de tourments et que nous vivons de souvenirs qui nous retiennent et de projets qui nous attirent, je partagerai ici les sujets qui me tiennent à cœur en choisissant de les effleurer délicatement.


Je crois à la poésie plus qu’à d’autres formes l’expression pour toucher nos vérités. Elle offre un accès plus libre, plus immédiat, plus riche, plus sensuel et pour tout dire plus vivant à notre réalité.


 

 

Illustration :  Comerre « la belle liseuse »

Etat d'esprit

L’art n’est pas chaste, on devrait l’interdire aux ignorants innocents, ne jamais mettre en contact avec lui ceux qui y sont insuffisamment préparés. Oui, l’art est dangereux. Ou s’il est chaste, ce n’est pas de l’art. (Pablo Picasso)

Dimanche 11 mai 7 11 /05 /Mai 17:10
 

 

La raison et la logique, c'est pour les temps ordinaires.

(Jean Giono)

 

 

Quand nous aurons tant usé nos peaux par nos caresses

que nous ne pourrons plus nous toucher sans nous blesser,

aimerons nous encore la douceur des mois de mai ?

 

Quand nous aurons déchiré nos voix au feu du cri de nos plaisirs

et que nous ne pourrons plus rien prononcer,

saurons nous écouter nos silences obscurs ?

 

Quand nous aurons dispersé toutes nos forces

et que nos reins cambrés serons trop douloureux,

crois tu que nous aimerons encore danser ensemble ?

 

Quand nos baisers auront la saveur de nos sangs, de nos liqueurs secrètes,

et que nos bouches sèches réclameront le déluge,

reviendrons nous baigner nos corps au fleuve sacré ?

 

Quand nos regards rougis seront devenus flous,

que nous nous croirons devenus fous et que la nuit nous éblouira,

l’aurore, dis moi, sera-t-elle encore plus lumineuse ?

 

Quand nos veines transporteront l’acide et la lave

dans nos membres exténués, sous le ciel étoilé d’un soir de juillet

voudras tu que je repose ma tête sur tes pieds ?

 

Quand j’aurai tant mordu tes lèvres, que tu auras griffé mes épaules,

tordu mes bras et abandonné ton honneur,

est-ce que nous saurons sauver notre fierté ?

 

Quand j’aurai trop chanté de t’avoir trop aimé,

et que tu me demanderas de te parler encore, de me souvenir de toi,

notre histoire sera-t-elle complètement finie ?

 

Quand tu ne me reconnaitras plus, quand j’aurai trop changé

d’avoir vainement tenté d’oublier ton visage,

sauras tu cette fois-ci me faire changer d’avis ?

 

Quant tu voudras que je te lave, que je te lèche, que je te berce,

que je t’endorme et qu’enfin je t’abandonne,

saurons nous éviter les odieux mots d’adieux ?

 

Quand tu auras fini d’éveiller en moi les sentiments les plus rares,

les plus nobles, les plus violents et les plus indécents,

voudras tu me le dire si nous nous sommes aimés ?

 

Quand je rêverai de mourir pour toi, de tout casser, de tout brûler,

de m’enfuir et d’apprendre à marcher les yeux fermés,

serons nous devenus de meilleurs amants ?

 

Quand nous en aurons assez du silence et des mots,

des regards vers le loin, de l’espoir et du désir,

accepterons nous de souffrir de notre bonheur ?

 

Quand je t’aurai demandé de m’abandonner,

d’en aimer d’autres que moi, de t’éloigner pour que notre légende demeure,

te retourneras-tu pour me prendre la main ?

 

Quand je croirai tout connaitre de toi, deviner tes repères,

tes prières, prévoir tes gestes et tes pensées,

oserons nous, crois-tu, inventer l’impossible ?

 

Quand nous aurons compris que nos poitrines battent au même rythme

et ont besoin d’être ensemble pour pouvoir voyager,

trouverons nous au large les douces alizées ?

 

Quand nous aurons quitté tout ce qui nous appartient,

détruit tout ce que nous avions construit,

serons nous libres enfin, de nous abandonner ?

 

Quand nous aurons oublié qui nous rêvions d’être et qui nous sommes,

et que nous serons redevenus rivière, pierre, vent et lumière,

le monde sera-t-il meilleur que celui ci ?

 

 

 
 

 

© DGC 05 2008

Illustration « 978 » coll. pers

 

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Mardi 6 mai 2 06 /05 /Mai 00:40
 

« L’amour n’est jamais douloureux. »

(Un passager du Lourdes-Austerlitz)

 

Le parfum des muses 

Ils se connaissaient à peine. Tout juste avaient-ils échangé leurs premiers baisers qu’il se penchait déjà vers elle pour s’emplir de son odeur. Son flair s’approcha de son cou pour déceler ce si troublant mélange de parfum de femme, choisi comme on choisit avec soin une robe ou une parure, et de son odeur purement personnelle et animale. L’un servant à révéler l’autre de la plus belle des manières.

 

Bien sur les mots lui manquaient pour qualifier les subtiles nuances de l’arc en ciel de ses odeurs. Il y avait des couleurs de printemps et des reflets de feuillages sombres, des chants d’animaux nocturnes et des tintements de cristaux, des fins mets sucrés et des échos veloutés d’un manteau tombant sur un tapis épais. 

 

« Viens me sentir »

Son nez continua son exploration le long de sa joue, près de ses lèvres, sur son épaule puis à la limite de son aisselle. Il n’y avait aucune fausse note. Toute la symphonie de ses odeurs lui plaisait, éveillait ses sens, le mettait infiniment en appétit d’elle. Ils devisèrent un instant sur l’importance qu’ils devaient accorder au parfum de leurs amants, puis il lui indiqua comment s’imprégner de son odeur à son tour. « Viens me sentir », lui proposa t-il. Elle caressa doucement toute la longueur de son cou avec son nez en prenant le temps qu’il lui fallait pour récolter sa moisson de particules et de molécules odorantes. « Ensuite, prends ce vêtement et approche le de ton visage. » Elle prit une longue et profonde inspiration et plongea son visage à l’intérieur de sa veste.

 

A cet instant il sut qu’ils allaient vivre une passion sensuelle exceptionnelle. En reposant sa veste, ses yeux pétillaient. Elle le fixa en implorant un nouveau baiser.

  

 


 

© DGC 05 2008

Illustration Royo

 

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Dimanche 20 avril 7 20 /04 /Avr 17:13
 

« De tout temps, le désir le plus important a été le désir de rencontres.
Rencontres avec l'autre, avec Dieu, entre les sexes. »
 

(Theodore Zeldin, entretiens)

 

Il est dit en conclusion des« Poupées russes », le film de Cédric Klapish, que l’on cherche la femme qui nous convient à travers des expériences successives, à la manière des babouchkas incluses les unes dans les autres. Et qu’à la fin on découvre la toute petite qui correspond à la pépite, à la femme idéale, à celle qui nous convient.

 

J’aime bien cette image parce qu’elle autorise l’échec amoureux et lui donne du sens. Mais elle est imparfaite parce qu’elle ne représente qu’une partie des trajectoires individuelles.

 

De mon point de vue, il arrive que l’on trouve la pépite presque du premier coup ; et l’on vit alors la douce idylle dans les bras de celle que l’on aime parfaitement… jusqu’au jour où l’on se dit que l’on n’a encore rien connu des femmes. 

 

Comme s’il était inscrit en nous que nous devions expérimenter la multiplicité quoi qu’il arrive. On se met alors en quête de La femme, de toutes les femmes, du genre féminin dont on ne connait presque rien, et de toutes les formes d’amours possibles qu’il nous reste à découvrir.

 

 

 

© DGC 04 2008
Illustration : Romain Duris et Kelly Reilly dans « Les Poupées Russes »
 

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Jeudi 17 avril 4 17 /04 /Avr 17:05

 

 "Les rendez-vous mémorables sont clandestins."

Félix Leclerc Le Calepin d'un flâneur

Abandon par K.O.

Inutile de décrire quoi que ce soit aujourd’hui.

Je préfère vous offrir quelques extraits de ses derniers mails.

Nous y reviendrons.

 

 
 

© DGC 04 2008 
Illustration Louise Brooks

 

 «  La phrase banale mais efficace lancée par ce charmant jeune homme en bas de l'escalier m'a fait l'effet d'une bombe...crois-moi !! Je fus très surprise de cette montée d'adrénaline soudaine... cela m'a perturbée pendant un long moment...je me suis même étonnée à t'observer durant la messe ! Toute la soirée je ne pouvais plus te quitter des yeux... »

 

« Quand vous êtes partis, je me suis dit, il faut que je lui dise au revoir... J'ai eu beaucoup de mal à m'endormir cette nuit là... »

 

« Avec toi, j'ai ressenti toutes sortes de sensations enfouies à tout jamais ! Difficile de trouver les mots justes pour toutes te les décrire... J'ai senti chez toi le potentiel d'un amant idéal... »

 

« Difficile pour moi de coucher sur papier toutes mes émotions du moment... Je suis plus douée (croit-elle !) dans les actes vrais ! »

 

« C'est certainement plus prudent d'être aussi loin car la tentation de te voir ne serait que trop forte et incontrôlable... »

 

« Des attirances multiples et diverses de la gent masculine ont déjà été très nombreuses...mais c'est très rarement moi qui les ressentais. »

 

« Le fait que tu sois un parfait inconnu est un atout... ou peut-être es-tu là au bon moment dans ma vie de femme... »

 

« Ton charme fou, ton élégance typiquement parisienne, ton audace verbale... et le fait que tu ne sois pas libre... C'est toi le grand spécialiste sur les relations amant-amante ! Tu maîtrises le sujet de main de maître...tu trouves les mots exacts pour exprimer toutes ces pensées qui se bousculent en moi depuis ce week-end ! »

 

«… toute cette histoire me fait comprendre qu'un manque certain est à combler dans ma petite vie. Je me sens prête à passer du côté des épicuriennes !

 

« J'aime ce que je ressens, j'aime ce que tu es... c'est donc ça le coup de foudre ! J'ai besoin de toi près de moi, besoin de te sentir, de te toucher, de te faire l'amour et t'entendre me parler pendant des heures... tes paroles sont jouissives... »  
 

(à suivre)

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Lundi 14 avril 1 14 /04 /Avr 02:40

 

Je vous l’ai déjà dit : parfois l’occasion est si belle qu’on n’en croit pas ses yeux.

 

Premier regard, je suis foudroyé net. Son père qui l’accompagne, fier d’elle me la présente. Elle est institutrice. Sans réfléchir un millième de seconde, je lui adresse ma première phrase : « Je n’ai jamais eu une aussi jolie maitresse. »

 

Pas fait exprès. La jolie brune au carré parfaitement taillé, aux yeux coquins et au sourire irrésistible n’a pas le temps de s’attarder. Aujourd’hui c’est jour de fête, c’est porte ouvertes. Elle fait visiter son école. Moi au départ j’étais venu pour ça.

 

On fait le tour des classes… On fait des photos des enfants, des dessins, des maitresses qui nous expliquent avec passion. Je la zyeute à n’en plus finir tellement elle est belle. Je ne vois qu’elle. Elle fait comme si elle ne me voyait pas. Je me dis qu’une aussi jolie femme doit forcément être très bien accompagnée, qu’elle doit être super sollicitée par tous les papas de passage, et surement quelques mamans aussi. J’en connais une qui ne lui résisterait pas une seconde. 

 

Fin de la journée, un repas comme invités. On se retrouve à une longue table, elle est presque en face de moi. Longs regards interrogateurs en essayant de ne pas attirer l’attention des amis qui nous entourent. A chaque fois que je la vois je me dis « Putain qu’est ce qu’elle est belle. » Et je me sens mourir. Mais elle est surement trop belle pour moi. Je m’interroge. Elle a l’air si gaie, si heureuse. Joue t elle ? Vient-elle de s’envoyer en l’air ? A-t-elle abusé de l’apéritif avant mon arrivée ? Est-elle excitée par un joujou bien placé entre ses cuisses ? Est-elle stimulée par mon regard ? Aucun mari aux alentours en tous cas. Mais j’attends et j’écoute. Je finirais bien par apprendre si elle est mariée, maman… ce genre de choses.

 

Pour l’instant je ne connais que son boulot. Je surprends quelques propos complices avec ses collègues et voisines. Le repas va s’éterniser. Une heure qu’on est là et les bricoles d’apéro tournent toujours. J’installe mes filets.

Objectif 1 : surtout ne pas lui paraitre lourd.

Objectif 2 : la séduire coute que coute.

Objectif 3 : lui filer un moyen de me contacter après cette soirée (mon tél, mon mail…).

Objectif 4 : trouver une ruse pour s’extraire de table et me retrouver seul à seul avec elle.

Objectif 5 : lui signifier clairement mes intentions à son égard. (C’est tellement énorme que j’aurais pu lui dire un truc du genre : J’ai envie de te coller au mur, qu’est ce que tu en penses ? On va dehors ou on s’enferme dans les chiottes ? )

Objectif 6 : calmer la tempête sous mon cerveau et arrêter de faire des listes d’objectifs inutiles et confuses. J’aurais du y penser avant.

 

En attendant je fais faussement connaissance avec ma voisine, je m’intéresse d’une oreille aux débats de mes voisins… tout est prétexte pour la croiser du regard et du sourire.

Puis il se passe un truc. De son côté ça rigole et ça spécule sur mon âge. Mon âge à moi… Je n’y comprends rien mais c’est pourtant bien ça. Je soupçonne sa voisine qui est aussi notre hôte et sa collègue copine délurée d’avoir repéré nos échanges furtifs et de me trouver à son goût. Des chiffres fusent, très flatteurs pour moi, elles me donnent dix ans de moins. Les mecs en rajoutent… je me marre et j’entretiens le suspens avec un faux semblant de timidité. J’arrive presque à rougir. Je sais parfaitement ce que vaut mon physique… avec l’âge. Je demande leur dernier mot et je réponds par mon année de naissance. Ils et elles n’en croient pas leurs oreilles. Normal. La plupart des mecs de 40 sont laids parce qu’ils sont bedonnants. Ils ne font plus assez sport depuis 20 ans et n’ont aucune hygiène alimentaire. Tout le contraire de moi. J’ironise un peu en disant que je fais attention à ne pas trop boire d’alcool et que je fais de la marche à pied pendant mes repos… de quoi éliminer la concurrence de la course encore quelques décennies, sur ce terrain là au moins. Mais la plupart des femmes n’en demandent pas beaucoup plus à un homme qui les fait rêver, croyez en mon expérience.

 

J’assène le coup de grâce : elles insistent alors j’accepte de sortir ma carte d’identité. Je leur fais passer. La photo dessus est mortelle. J’ai l’air d’un vrai jeune premier parfaitement sur de lui. Irrésistible, je vous dis.

 

Pendant ce temps les nanas continuent à échanger sur mon physique de rêve. Inutile de préciser que dans ces cas, c’est toujours celui dont on parle le plus qui sort gagnant. J’engrange tranquillement mes points. On passe au plat de résistance.

 

(à suivre)

 

 

© DGC 04 2008

Illustration Chantal Thomass

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Mardi 8 avril 2 08 /04 /Avr 01:39


« Personne ne sait encore si tout ne vit que pour mourir ou ne meurt que pour renaître. »

Marguerite Yourcenar

 

 

Tu t’évertues à prendre le large. Le long des quais je guète les barques, les bourrasques, les tempêtes. Le sillage, je m’en charge.


Le soleil s’inquiète des gouttelettes du matin sur les algues. Le rêve d’un nouveau monde et les goélands narguant les corvettes.


Des tempêtes au paradis, c’est ce qu’on m’a dit de toi. Retrouver les extases d’antan, le frisson du firmament, la naissance des amants. Revenir comme avant. Je deviens barge de toi.


L’espace nous fait barrage. Les lieux de passage, les escales nous embarrassent. Tu t’aventures au fil de l’eau, tu me tournes le dos.


Aux amarres du vieux port, je sens la brise qui tourne. C’est la saison où reviennent les touristes, j’ai changé mes devises.


Moi j’avais tendance à relire tes mots. Nos morceaux de ciel vite formulés. La mémoire de nos morsures démesurées à l’annonce de nos morts susurrées.


Puis je m’inquiète, j’assigne mes sensations indignes, je cherche mes mots. Je cherche des signes de toi. Je cherche tes mains certains matins dans l’air froid.


Tout ce que je veux c’est être avec toi. Je tente d’apprivoiser la vase. Je somatise parfois, et j’exorcise les supplices de la foi. Je surenchéris.

 

 

 

 

© DGC 04 2008

Illustration : Sophie Dahl par Steven Meisel

 

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Jeudi 27 mars 4 27 /03 /Mars 01:44

 

« Il faut faire aujourd'hui ce que tout le monde fera demain. »

Jean Cocteau

 

 

 

Max Ernst, Aïcha, Alberto Giacommeti

Jacques Prévert, Amadéo Modigliani

 

Certains venaient de loin pour respirer Paris

 

Maurice Henry, Duhamel, Elsa Triolet

Chana Orloff, Aragon, Fernande Olivier

 

Les quêteurs de beauté, avons-nous oublié ?

 

Robert Desnos, Hermine et Antonin Arthaud

Max Jacob, Jules Pacsin et Pablo Picasso

 

La gare des Batignolles, les omnibus à chevaux

 

André Masson, Brancusi et Tristan Tzara

André Derain, June, Marc Chagall et Foujita

 

Migrants, rebelles, métèques, exilés, renégats

 

Hermine David, Joseph Kessel, Henri Miller

Chaïm Soutine, André Breton, Yvette Gilbert

 

Modèles, putes, danseuses, muses, amantes et cantinières

 

Man Ray, Guillaume Apollinaire, Maurice Henry

Mane Katz, Léopold Sauvage, June, Pierre Reverdy

 

Juifs errants, inventeurs, éclaireurs de génie

 

Céline, Kees Van Dongen, Bronia, Jeanne Hebuterne

Moïse Kissling, Tuguhuru, Patrick Walberg

 

Pour l’amour de son peintre, Jeanne saute de sa fenêtre

 

Philippe Soupault, Brassaï, Poulenc et Blaise Cendrars

Jean Cocteau, Sina et Kiki de Montparnasse

 

L’absinthe et les toiles, des corsets se délassent

 

Ernest Hemingway et Giorgio de Chirico

Sonia Delaunay, James Joyce et Joan Miro

 

Au bistrot la Rotonde on accroche des tableaux

 

 

 

 

© DGC 03 2008

Illustration : Archives de Jean-Marie Drot « Diner le 3 mai 1929 »(au centre, Foujita et Kiki)

 


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Mercredi 19 mars 3 19 /03 /Mars 00:09

 

« La poésie est mémoire, mémoire de l'intensité perdue. »

(Yves Bonnefoy)

 
 
 
 

Carte postale insidieusement glissée entre deux pages d’un livre. Petit ruban volontairement oublié dans le fond d’une poche d’un sac de voyage. Ce disque rituellement écouté dans la voiture. Et cette bibliothèque où je n’ose plus compter les ouvrages achetés sur les conseils d’une belle…

 

Cette chemise que je ne pourrai plus jamais porter innocemment. Cette place et cette rue, où plus rien n’allait être comme avant. Petit papier d’emballage de baguettes chinoises froissé au fond d’une sacoche. Cette habitude de demander un jus d’abricot quand je suis au restaurant.

 

Cette adresse que je connais par cœur. Cette corde qui n’a jamais servi à attacher des bagages. Ces vers de Gainsbourg, les envolées lyriques de Bashung et ces pages de Miller qui nous ont rendu meilleurs.

 

Ces fleurs blanches qui n’ont plus le même sens. Ce quai de gare où elle avait cette robe incroyablement indécente. Ce petit accent dans sa dans la voix et dont je me berce quand je repasse dans sa région. Ce Klimt, cet Ingres, ce Modigliani qui nous ont inspiré.

 

Ce stylo usé encore conservé qu’elle m’avait offert pour lui écrire des mots crus. Ces quelques lettres bien trop compromettantes que je n’ai pas conservées. Le son du piano qui résonne dans le bois du plancher quand je suis dans le noir, parfois.

 

Ces photos dont je suis le seul à pouvoir comprendre le sens. Et celles que je me suis interdit de prendre et qui restent imprimées à jamais dans mon cerveau. Ces traits si semblables aux siens sur des visages inconnus que je croise au hasard, et ces regards échangés...

 

Cette note pour deux cafés qui reste depuis des mois dans mon portefeuille. Ces deux bagues qui se côtoient à ma main gauche, l’air de rien. Et ce reste de parfum dans le fond de mon armoire, rangé là sans raison apparente.

 

Qui saura recomposer l’archipel infini de ma mémoire sensuelle et clandestine… ?

 
 
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© DGC 03 2008

Illutration : Cabanel "Ophelia"
 
 
 
Publié dans : Free songs
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Mercredi 5 mars 3 05 /03 /Mars 08:00

 

‘Dans l’obscurité j’avance au clair de ma plume’. (Grand Corps Malade : Midi 20)

 

 

 

C'est place de la Bastille qu'a lieu ce grand moment

Non pas le rendez-vous de deux fidèles amants

Mais de la louve sensuelle et du renard galant

Qui se sont rencontrés il y a presque trois ans

 

Leurs pas déambulaient sur le pavé humide

A la recherche d’un met pour se remplir le bide

Près du canal derrière une vitre translucide

Au bistrot « Les Artistes » c’est là que leur nez les guide

 

Ils se voient assez peu, s’écrivent rarement

Se téléphonent un peu quand ils ont le temps

Ils visitent leurs blogs avec assiduité

Et parfois ont besoin d’aller se retrouver

 

Leurs confidences échangées les font se tordre et se marrer

Ils aiment fêter l’amitié et se parler en vérité

Ils célèbrent toujours le plaisir de la rencontre des idées

Adorent partager l’écriture, les rimes et les poèmes chantés

 

Des sujets abordés sans détours, sans tabous

Ils aiment débattre, sont rarement d’accord sur tout

C’est ce qui fait la vraie magie de leur échange

Tout commença par une rencontre : voilà leur danse !

 

Ils mesurent chaque fois leur chance d’être aimés

De savoir mettre en mots leurs vies, leurs vérités

Leurs émotions, passions et sensualités.

Par ce poème l’élève et le maître se sont retrouvés.

 

 

 

La Louve et le Renard © 02 2008

Illustration ‘Hands’ coll privée

Par E-Lover - Publié dans : Exercice de style
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Vendredi 29 février 5 29 /02 /Fév 15:01

 

« C'est par les robes décolletées que s'évapore peu à peu la pudeur des femmes. »

(Alexandre Dumas )
 
 
 

Alors comme ça tu t’es acheté une nouvelle robe ? Ne me dis rien… laisse-moi imaginer avant de la découvrir. Ces temps-ci j’ai remarqué que tu aimais le vert. Mais je sais que tu aussi apprécies les fleurs, et aussi le noir. Rien de tel pour mettre en valeur tes yeux clairs.

 

Des motifs, des froufrous ? Sans doute, je te connais. Je l’aimerais courte, tu la choisirais fendue. Ample, troussable, légère ? Sans aucun doute ! Moulante, cintrée, elle mettra en valeur ton joli cul. Des bretelles, des dentelles ? J’adore. Tu me connais.

 

Comment deviner, comment savoir ? Ajuste-la sur toi et viens me voir. Revêt ton corps et fais-toi belle, juste pour moi et rends-moi dingue de toi une fois encore. J’ai soudain très envie de te regarder. Dans l’ombre, viens à moi que je puisse te reluquer. N’approche pas trop, je veux pouvoir à ma guise te mater. J’ai envie de te zyeuter, de te lorgner, te posséder du regard. J’aime profiter de ton spectacle, te contempler, te croquer du regard, me ravir et m’emplir de ton image. Quel délice de te dévorer, de t’aimer des yeux.

 

Je me régale de ta présence. Tourne-toi un peu, et si tu veux, danse ! Sens-tu sur toi la douce caresse de mes yeux ? Toi mon mirage, frissonnes-tu un peu quand je détaille lentement tes jolies courbes ? Moi je défaille.


 
 
 
 
© DGC 02 2008
Illustration : Manara
Par E-Lover - Publié dans : Très en vie
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Lectures


L'Art d'aimer Ovide ; Dernières nouvelles des étoiles Serge Gainsbourg ; Théorie du corps amoureux ; La Sculpture de soi ; Les Libertins Baroques ; La Puissance d'exister Michel Onfray ; Histoire de ma vie Casanova ; Zones humides Charlotte Roche (Anabet) ; Lolita Vladimir Nabokov ; Nexus Henry Miller ; Venus erotica Anaïs Nin ; Eloge des femmes mures Stephen Vizinczey ; La passe Imaginaire Griselidis Réal ; Le sexe et l’effroi Pascal Quignard ; Histoire d'O Pauline Réage ; Les mémoires séraphiques Quitterie Chatenoy ; Le Zubial ; L'Ile des gauchers Alexandre Jardin ; Impuretés Philippe Djian ; Vous toucher Claude Bleton (textes) et Catherine Izzo (photos) (Ed. Le Bec en l'Air) ; La mécanique des femmes Louis Calaferte ; Les particules élémentaires ; Plateforme ; La possibilité d'une île Michel Houellebecque ; Qu'Allah bénisse la France ! Abd al Malik ; L'humanité disparaîtra, bon débarras ! Yves Paccalet ; Crash ! ;  Sauvagerie J G Ballard ; Américan Psyco ; Lunar Park Bret Easton Ellis ; Histoire de l'œil Georges Bataille ; Aphrodite, Pybrac Pierre Louys ; Fragments d’un discours amoureux Roland Barthes ; Le condamné à mort Jean Genet ; 


L'Abbé Cédaire

 

Ames sœurs

On parle volontiers d’âmes sœurs lorsque deux personnes éprouvent le sentiment d’être félins pour l’autre. La recherche amoureuse est bien souvent énoncée comme la recherche de l’âme sœur pour désigner l’entente idéale. Tout comme il y a des fratries plus ou moins nombreuses on peut avoir plusieurs âmes sœurs, successivement ou simultanément.

 

Baisouille

Action de bisouiller en vue de baiser un(e) partenaire timide. "Charles baisouillait fréquemment ses copines de classe lors des séances de cinéma du mercredi." (Omar de Monbrac, Chroniques des salles obscures).

 

Cunibranlage

Pratique sexuelle à deux partenaires, ou plus, visant à synchroniser les mouvements des langues dans les con et les rythmes des mains sur les queues, dans le but de provoquer un orgasme généralisé.

 

Desirium

Contraction latine de délirium et desirus. Terme utilisé en médecine lors du traitement des affections nerveuses des individus rendus fébriles dans l’attende d’un rendez-vous galant. Octavia fut atteinte de desirium en reposant la lettre de son amant Marcus. Submergée par son désir, son cœur palpitait et elle fut prise de brèves convulsions.

 

Exhinibition

Selon la définition d’Albert de Monchibre, (Mon vit, mon œuvre) l’exhinibition est l’art de demander à sa bien aimée de montrer son entrecuisses là où c’est interdit : dans les cimetières, au passage clouté, devant le Ministère de l’intérieur… afin qu’elle prenne plaisir à franchir les interdits en toutes occasions.

 

Foutrager

Manière peu élégante d’honorer outrageusement sa concubine en éclaboussant ce qui n’a pas besoin de l’être (son livre de chevet, sa trousse à maquillage, ses plantes vertes…)

 

Gorger

Le terme gorger a été mis à jour lors de la découverte d’un ouvrage antique sauvé des ruines de Pompéi. Le manuscrit richement illustré était un livre de recettes amoureuses destiné aux pensionnaires des lupanars. Il désignait tout autant le geste consistant à faire glisser un membre masculin profondément dans sa gorge que l’augmentation en volume dudit membre sous l’effet de la caresse prodiguée.

 

Hammasexualité

Pratique sexuelle consistant à se rendre dans un hammam et à profiter de la vapeur pour enfiler un doigt incognito dans sa voisine ou dans son voisin, selon.

 

Intelligence intuitionnelle

Contrairement à l’intelligence dite logique ou rationnelle, l’intelligence intuitionnelle permet à ceux qui en disposent de comprendre rapidement leurs semblables. Par exemple, l’II permet de rentrer dans l’esprit du sexe opposé sans même avoir à y penser, ce qui permet un gain de temps appréciable lors d’une discussion.

 

Jusqu’au bitistes (les)

Mouvement social de la fin du XXème siècle défendant une pratique du coït consistant à bourrer jusqu’au bout, c'est-à-dire jusqu’à l’épuisement complet des partenaires. Son leader Jules Turgessant est mort d’une embolie cérébrale au cours d’une banale course à pied au bois de Boulogne.

 

Klito sutra

Ouvrage antique de référence sur l’art d’astiquer le clitoris. Le lecteur y trouve 671 façons de faire durcir et dresser le précieux organe féminin à l’aide d’un doigt, d’un genou, d’un pénis, d’une langue et de divers légumes de saison.

 

Lassivitude

Phénomène bien connu de tous les sportifs lorsqu’après une séance d’activité physique longue ou intense, au lieu de se sentir épuisé, le désir sexuel paradoxal particulièrement fort se manifeste. Il faut alors rapidement sortir de la douche et rappeler son (sa) partenaire de jogging ou d’escalade.

 

Manuel

Sous peine de se voir rabroué, le gentleman prévoyant consultera son Manuel de savoir vivre et de savoir foutre avant de s’approcher d’une gente demoiselle disposée à lui accorder ses faveurs.

 

Notre Pervers (le)

Prière des muses bien connue en pays Gaulois.

 

« Notre pervers qui êtes vicieux...

Que mon con soit salivé

Que les verges viennent

Que ma volonté soit fête

Sous la table comme aux pieux

Donne-nous chaque jour notre coït quotidien

Encourage nos turlutes

Car turlutons tous ceux qui nous ont enconnés

Ne nous soumets pas à l’abstinence

Et délivre-nous des mâles. »

 

 

Obsédoux

Penchant psychologique fréquent chez lez vieux veufs ayant encore la branche verte.

 

Priapisse

Discipline antique consistant à uriner en ayant le phallus en érection. Au XXème siècle de notre ère, la science a découvert que les champions de cet exploit possédaient une anomalie génétique et n’avaient donc aucun mérite.

 

Queue de cochon (la)

Lieu de débauche et de gourmandise bien connu des amateurs de bonne chair. Synonyme de bistroquet à foutre et de bar à pétasse (ne pas confondre avec le bar à touffes et le bar à gouines).

 

Roujouir

Certaines femmes rougissent dès qu’elles songent à jouir. D’autres rougissent quand elles ont joui. On dit que les rousses ont tendance à roujouir un peu plus vite que les brunes et ce n’est pas toujours faux. « Le devoir d’un homme galant est de savoir faire jouir et de faire roujouir sa partenaire. » (Casanova).

 

Sexercice

On parle de sexercice lorsqu’un initiateur donne un exercice érotique à son élève. Il est généralement destiné à lui permettre de découvrir une facette nouvelle de sa sensualité. Les muses du paradis connaissent ce terme depuis bien longtemps.

 

Tripoturer

Lorsque Jacques tripoturait Georgette de ses gros doigts rugueux de bucheron quinquagénaire, il avait tendance à la faire crier, mais pas seulement de plaisir.

 

Ustensensible

On trouve dans les tiroirs et les placards des cuisines toutes sortes d’objets pouvant servir d’ustensensibles lorsque monsieur est parti jouer à la pétanque et que madame a des idées.

 

Vulvérable

On dit de la femme qu’elle est vulverable lorsqu’au milieu de son cycle, elle ressent un impérieux besoin de se faire vulverer dans le but de se reproduire.

 

Watergons

Contraction grossièrement codée de l’expression : « Rejoins-moi dans les waters du wagon ». Ces lieux sont bien connus pour être les seuls lieux intimes des Trains à grande vitesse. Je conseillerai tout particulièrement ceux qui se trouvent à l’avant des voitures de la première classe du Paris-Marseille, réservés aux handicapés. Penser à vérifier qu’aucun paraplégique ne se trouve dans la rame (Si tu niques dans mon water, tu niques mon handicap).

 

X’citation

Citation trouvée dans un film X. Marc dit soudain à Carla : « Crache ton chewing-gum et mordouille-moi la hampe, je crois qu’elle commence à ramollir un peu. »

 

Yop

Substance blanchâtre bien connue des adolescents.

 

Zouave

Corporation de joyeux foutriquets aptes à la zoie en toute circonstance. Syn. : Zubial ; Zêbre ; Zigoto.

 

 

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